JURGA LUNE
LUNE JURGA
Toutes ces personnes qui mériteraient que l’on s’attarde sur elles… Tous ces sourires trop discrets que l’on ne regarde pas assez, ces douces expressions que l’on ne prend plus le temps de lire sur le visage des autres… Et c’est peut-être pire lorsque c’est un enfant qui sourit. La plus belle chose du monde, semble parfois s’évanouir dans l’indifférence générale.
Est-ce en réaction à tout cela que Jurga Lune a jeté son dévolu sur l’univers des enfants ? Nul ne le sait. Car après tout, on ne peut dévoiler tous les secrets d’un artiste. Mais ce l’on peut révéler, ici, c’est cette volonté de donner la parole aux « innocents », aux « purs », à ces personnages aux grands yeux étonnés et aux postures fragiles. Ils sont magnifiés et nous enchantent, entre les mains de cette sculptrice généreuse et passionnée qui leur donne littéralement vie. Au travers de cette oeuvre singulière, c’est à un témoignage que l’on assiste, celui d’un amour sincère de l’autre et de l’envie de partager les êtres et leurs richesses avec le plus grand nombre.
JURGA LUNE essaie, à travers ses sculptures, de saisir ces instants fugaces, ces ambiances du quotidien, vécus sans les voir et qui s’échappent. Elle recherche ces instants perdus de sa vie et retrouve certaines émotions plus réelles encore que par le passé. L’ambiance des cours de chant, l’appréhension des cours de piano, la lenteur d’un été chez ses grands-parents, la vie intense dans la cours des immeubles…
Parfois, la nostalgie. Toujours, le plaisir du souvenir retrouvé et la crainte de le perdre de nouveau. C’est sans doute pour cela qu’elle sculpte la terre. Pour que ces instants à peine retrouvés ne s’effacent pas à nouveau.
Le dialogue avec la sculpture la hante. C’est un dialogue pas forcément exprimé par des mots, plutôt par les yeux et par les mains. Elle crains de ne pas réussir, de ne pas se souvenir. Alors, elle regarde ces yeux, ces mains et écoute ce que la sculpture lui dit. Si elle ne parle pas, elle ne vit pas. Il faut qu’elle parle, qu’elle pleure, qu’elle rit !